“ Ooh ça a fait crac ”

  • 24 septembre 2020

Tout le monde a, un jour ou l’autre, fait « craquer » ses doigts, sans rien casser du tout. Vous avez juste entendu un « Pock! ». Il y a ceux qui trouvent une certaine satisfaction en entendant ce « doux bruit » en prenant l’habitude de se faire craquer d’un mouvement de flexion rapide les articulations des doigts (dite « articulations métacarpo-phalangiennes ») et il y a ceux qui ne le supportent pas: « Arrête de te faire craquer les doigts! »

Ces craquements de phalanges ou de vertèbres sont sans danger.

Ooh ça a fait crac

Pourquoi ça “ CRAQUE ” ?

Déjà rassurez-vous, ce ne sont pas les os qui craquent. Certaines articulations sont dites « synoviales », elles sont unies par une capsule articulaire qui les entoure et qui forme une cavité. A l’intérieur de celle-ci, baigne un liquide synovial qui assure entre autres la lubrification du mécanisme de mouvement. Or, ce liquide contient un certain nombre de gaz à l’état dissous.

Si une articulation n’a pas bougé depuis longtemps, que l’on se baisse rapidement, que l’on s’étire, ou encore pendant une manipulation ostéopathique, pop, ça craque. Ce bruit est dû à de petites bulles de gaz dans le liquide synovial !

En cause ! Le changement de pression au cœur de l’articulation quand nous effectuons un geste rapide ou une manipulation. La pression négative créée une bulle de gaz, c’est à ce moment-là que le « pop » si caractéristique est entendu.

Quand la pression redevient positive, les bulles de gaz « explosent », en plein de minuscules bulles (contrairement à ce que l’on pense, ce n’est pas cette phase qui produit un bruit) qui vont mettre un certain temps avant de s’agglutiner les unes aux autres. Voilà pourquoi quand une articulation vient de craquer, elle ne peut plus craquer pendant environ 20 minutes. C’est le temps qu’il faut au gaz pour s’accumuler à nouveau entre les articulations.

  • “ Principes d’Anatomie et de Physiologie ”, Tortora/Grabowski, Deuxième Edition Française, DeBoeck Université 1994

Schéma de la cavitation articulaire

Schéma de la cavitation articulaire

Une étude canadienne est venue étayer ces conclusions, en observant pour la première fois en 2015 un « craquement de phalange » par imagerie par résonance magnétique (IRM). Les chercheurs ont constaté que ce phénomène de bruit, appelé « cavitation », se produisant bien au moment de la formation de la bulle de gaz et non de son explosion.

Faire craquer ses articulations, c’est dangereux ?

Pas d’inquiétude, ce bruit (même fort) est tout à fait physiologique, tout à fait normal. Et cela vaut pour les doigts, qui craquent le plus souvent, mais aussi pour toutes les articulations du corps : nuque, genoux, dos… Ces gaz dissous reviennent à l’état gazeux, de manière à augmenter le volume de la cavité articulaire. Il faut noter que certaines personnes ont des tendons plus longs et plus élastiques que la normale. Les articulations se déplacent donc davantage et craquent plus souvent.

Il existe bien évidemment sur des craquements anormaux : produits lors d’une fracture ou d’un traumatisme. Mais dans ce cas, le craquement est intense et accompagné d’une forte douleur. Rien à voir avec le craquement physiologique qui, lui, ne fait jamais mal.

Qu’en est-il des risques d’arthrose ?

Nous entendons souvent autour de nous « Ne fais pas craquer tes doigts, ça donne de l’arthrose ! » En réalité, pas du tout ! L’arthrose est un phénomène d’usure des cartilages et le « craquement » des articulations n’accélère pas ce processus d’usure.

  • Un médecin allergologue américain, Donald Unger, a tenté l’expérience sur lui-même. Sa correspondance a été publiée en 1998 par la société américaine Arthritis and Rheumatism et elle lui a valu le prix IgNobel en 2009, couronnant les champions de la science improbable. Pendant 50 ans, il a fait craquer les doigts de sa main gauche deux fois par jour pendant que celles de la main droite n’ont craqué que rarement et uniquement de manière spontanée. Verdict, à plus de soixante ans, on ne retrouve aucune différence clinique ni radiologique entre les deux mains pouvant évoquer une potentielle atteinte arthrosique ou arthritite.

  • Encore plus récemment, Boutin et coll. ont comparé 40 sujets asymptomatiques (âge moyen 33 ans), dont 30 réalisant des craquements quotidiens des doigts et 10 contrôles. Aucune différence n’était retrouvée entre les deux groupes concernant l’examen clinique des mains. Seule une augmentation de l’amplitude articulaire après avoir « craqué » était retrouvée. De plus, un examen échographique des articulations MCP lors de craquements montrait un foyer intra-articulaire hyperéchogène

Plus sérieusement, seules 3 études ont étudié la survenue d’une arthrose des mains.

  • La première ne retrouve aucune association avec le développement d’arthrose chez 28 sujets âgés en moyenne de 78 ans.

  • La seconde objective un gonflement des mains et une diminution de la force de préhension chez les « craqueurs », mais avec une prévalence d’arthrose radiologique des mains identique (16 %) avec les « non-craqueurs », chez 300 participants asymptomatiques (âge moyen 63 ans).

  • La troisième ne retrouve aucune différence concernant la prévalence d’arthrose des mains, quelles que soient la durée, la fréquence et la localisation des craquements chez 215 sujets de 50 à 89 ans.

Ces données semblent donc plutôt indiquer l’absence d’association entre le craquement régulier des doigts et l’arthrose. Les patients peuvent donc être rassurés à ce sujet.

Les craquements ont-ils une utilité ?

On peut concevoir que l’augmentation d’amplitude articulaire lors de la manœuvre de craquement, même faible, soit associée à une sensation immédiate de soulagement d’une « tension » locale, souvent décrite par les « craqueurs ». D’autres considérations plus comportementales peuvent être évoquées, comme le besoin régulier de devoir mobiliser ses doigts ou des objets au cours de la journée. Les craquements produits seraient alors une adaptation articulaire à ces mobilisations pluri-quotidiennes.

Craquement des articulations : Quand consulter ?

  • Un ou plusieurs craquements persistent depuis longtemps et vous ennuient

  • Les craquements s’accompagnent de douleur, de raideur, d’un blocage, d’œdème ou d’une perte de tonus d’un membre

  • Les craquements surviennent à la suite d’un traumatisme

Vadim Ostéo

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